[vc_row][vc_column shift_x= »0″ shift_y= »0″ z_index= »0″][vc_column_text]La plupart du temps les personnes que je reçois ont honte de leur sexualité, ou n’osent pas avoir une sexualité parce qu’ils ont honte de leurs fantasmes. La honte les conduit donc à une certaine peur et inaction, alors qu’il suffit de pouvoir aborder la question des fantasmes profonds, de les exprimer, de les accepter et d’en comprendre les origines pour que cela devienne plus fluide. Par delà les theories freudiennes, Mélanie Klein, Bruno Bettelheim et de nombreux autres ont pu démontrer la perlaboration nécessaire de l’activité fantasmatique dans la construction identitaire. A l’heure de la culpabilisation de la femme, revenons sur l’un des fantasmes les plus courants : le fantasme de viol.
Perséphone et sa grenade, enlevée par le Dieu des Enfers, voilà un mythe qui donne à réfléchir, car cette femme, comme allégorie à beaucoup d’autres s’est adaptée, a su ruser, et gérer la situation en se préservant au plus possible. Mais alors où se trouve la frontière entre consentement et obligation, qu’en est-il du syndrome de Stockholm?
Toutes ces questions partent d’un fait : la société telle que nous la vivons en Occident depuis quelques siècles nous a conditionné au sein d’une culture du viol et d’un asservissement des sexes induit. D’emblée nous pourrions penser à un asservissement féminin, mais la gente masculine ayant consenti auparavant à un systématisme groupal, il n’en est pas moins assujetti de la même façon. Le combat n’est donc pas entre homme ou femme, bien ou mal, mais de s’attacher à un moyen de vivre ensemble dans le respect des équilibres de chacun.
La nourriture fantasmatique se prépare dans les bouillons de nos cultures depuis l’Antiquité, comme a pu le montrer Agnès Grossman lors de sa conférence à CLermont Ferrand lors de la journée du CRIAVS
Il en ressort effectivement une habitude, un habits au niveau psychologique, d’aliénation des corps et de mise en infériorité de la pensée, du fantasme, et du corps féminin. Les contes de fées, les contes de Grimm, les contes de Disney, pour la plupart, vont présenter une femme douce, passive, toujours consentante, maternante et silencieuse.
Dans la « Belle au bois dormant », elle est emmenée par « Le Prince » alors qu’elle dort, il l’embrasse dans son inconscience, le conte ne dit pas la suite sexuelle mais il est aisé de l’imaginer…
Ainsi, la femme est souvent mise en culpabilité de ses fantasmes, mise en doute de son envie, de son consentement, et finit par adapter une personnalité liée au désir de l’autre. Clarissa Pinkola Estes le démontre lorsqu’elle évoque la peur du plaisir et la réticence à l’orgasme, ce que l’on identifie en sexocorporelle à une crispation archaïco-mécanique, où le passage à une sexualité mature, sortant de la femme adolescente à la femme accomplie, est régit par le dépassement des hontes sur les premiers désirs. Le premier étant l’Oedipe, le second vient de la menace du « loup », ce fameux inconnu, qui à 13 % est l’un des fantasmes les plus courants chez les femmes entre 25 et 45 ans, selon une enquête IFSOS SSDH de 2017.
Ce fantasme et celui du viol, c’est à dire de la surprise teintée de violence est souvent lié à l’installation d’un désir de femme détaché de celui que l’on attend d’elle. Les séries de tests des protocoles de Rorschach montrent par exemple une certaine tendance à aller vers un masochisme induit chez les pré-adolescentes, ce qui implique un désir conditionné par la peur, et une révélation pulsionnelle d’un instinct de conservation. Le viol, les rapports « forcés » s’inscrivent alors dans certains inconscients, et pas uniquement féminins, comme l’attachement à l’autre en tant qu’empreinte de soi et de ses désirs frustrés à l’intérieur. Il s’agit d’une décharge émotionnelle et physique dans la souffrance pour pallier à une part d’ombre non assumée et jusque là non vécue. Le trauma perdure alors toute la vie et la reconstruction identitaire au delà de la honte est complexe mais réalisable.
La honte, comme celle de braver un interdit ou de passer outre un engagement pris face à soi-même est souvent moteur de désir, car il s’agit de se trouver comme l’enfant, les suédois diront « la barbe dans la boite aux lettres » … c’est à dire dans l’excitation de survivre à la punition ( Jung, 1910).
Le moi social s’érige sur la fondation du repère dominant/dominé, puis mature vers l’annihilation de l’égo quand le développement a lieu sans encombres. En sexologie, l’invitation à la parole est l’ouverture vers l’expression de ces fantasmes d’ombre afin de les avoir en conscience et ne pas se laisser dépasser par les passages à l’acte.en quelque sorte..des confessions intimes![/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_single_image][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_single_image image= »7749″ full_width= »1″ opacity= »100″ title= »matière à fantasmes? »][/vc_column][/vc_row]